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La Confusion

14 mars 2012

Revue de presse

MOUVEMENT.NET le 28/03/12

Souvenirs confus
La Confusion de Marie Nimier, mise en scène par Karelle Prugnaud

date de publication : 28/03/2012 // 4605 signes

Avec La Confusion, Karelle Prugnaud met en scène un texte de Marie Nimier qui dépeint deux personnages, Sandra et Simon. Entre souvenirs, solitude et accumulations.

« Effrayant ce qu'on peut accumuler », constate assez vite l'héroïne apparue tout d'abord blottie dans une amas de peluches, une quantité effarante de peluches, des rouges, des bleues, des blanches, des vertes : de l'ours géant au lapin nain en passant par la girafe. Le plateau en est entièrement recouvert. Oui : « Effrayant ce qu'on peut accumuler. » Et l'observation vaut pour la mise en scène de Karelle Prugnaud de cette première pièce de Marie Nimier, à bon escient intitulée Confusion.

Confusion des sentiments, confusion mentale, confusion des temps dans ces retrouvailles de deux êtres, aux contours singuliers, elle Sandra, fille d'une étrangère, lui Simon, élevé avec elle mais qui n'était pas son frère biologique, mais le fils de son beau-père. Cette enfance fut partagée dans une grande maison à la campagne, et la dite maison a été vendue, et c'est bien vrai que les alluvions entassées dans une grande baraque submergent, envahissent, encombrent dès qu'on cherche à en conserver en ville des échantillons.

Sandra cherche à jeter, à éliminer. Simon la regarde faire. Les souvenirs affleurent. Ces deux là à l'adolescence se sont aimés, physiquement. Elle le désire encore. Lui, pas. Il est devenu père de famille... Mais est ce si sûr ? L'arrivant est flou. Ces deux se parlent sans frein ni fards. A force de vivre seule, avec son petit chien que l'on aperçoit sur un écran vidéo, Sandra est devenue... un grain particulière. Ses rêvasseries à voix haute déferlent, entrecoupées de notations terre à terre. Sandra choisit ses mots, creuse les phrases qu'elle lance, comme surprise elle même de les avoir ciselées dans cette langue française qui lui semblera à jamais exotique.

Sandra est jouée par Hélène Pataraud, dont on peut vraiment dire qu'elle tire son épingle du jeu. Cette ancienne de la troupe de Peter Brook et du Théâtre de Complicité transcende à elle seule l'amoncellement kitch -trop kitch- imaginé par Karelle Prugnaud, cette performeuse qui noie ce que le texte aurait pu avoir d'un peu tchekovien sous le too much de perruques bleu électriques, déguise en loups de cauchemar ses deux musiciens, en appelle à des bribes de danse, des mini éclairs de vidéo et qui en fin de parcours transforme Sandra en suicidée se recouvrant comme on se douche avec un seau d'une mixture couleur bleu de méthylène, clin d'oeil à Pierrot le Fou : « Effrayant ce qu'on peut accumuler. » Y compris ici des trucs comme la simili confection d'une omelette avec un seul œuf dont Sandra jette à terre le blanc, pour mettre dans sa bouche tout rond le jaune cru, et le passer sans le casser, ce jaune, de sa bouche à la bouche de SImon. Probable que dans l'enfance ces deux là gobaient des oeufs.

Sur l'aire débarrassée des peluches, pour être bientôt jonchée de croquettes pour chiens, subsiste la table à repasser: idée de brûlure et aussi de patience que Degas à peinte - oui on pense ici aux Repasseuses réinventées plus tard par Picasso. Il y a « repasser » dans « repassage » : Sandra se repasse ses souvenirs, avec la patience des êtres absorbés par le presque rien, réfugiés dans la répétition. En arrière plan une machine à laver, bien présente dans le texte. Au moment de remettre en route le lave linge, Hélène Pataraud emportera tout, livide, et on ne devrait pas ici raconter son visage dessiné, carré, aux pommettes belles de vietnamienne ayant vécu, à cet instant de la conclusion, dans le tambour, derrière le hublot, en un dés-espoir à faire froid dans le dos.


> La Confusionde Marie Nimier, mise en scène de Karelle Prugnaud, jusqu’au 7 avril au Théâtre du Rond-Point, Paris.


Crédit photo : Giovanni Cittadini Cesi.

Mathilde de La Bardonnie

Photo : Giovanni Cittadini Cesi

 

 

 

 



 



 


 




 

 




 

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16 février 2012

Le livre

L'édition papier de la pièce est disponible chez l'éditeur "Actes Sud - Papiers".

Couverture

"C'est l'histoire d'une situation qui se dégrade. D'une longue absence. D'un frère et d'une soeur qui ne sont ni frère ni sœur, ni amis, ni amants ou tout cela à la fois. C'est l'histoire d'un amour bénin qui s'aggrave avec le temps..."

16 février 2012

Invitation au théâtre du Rond-Point

Dans le cadre de la tournée 2011-2012, l'équipe du spectacle vous invite du

7 mars au 7 avril 2012

au

logo_theatre_du_rond_point

 

Les réservations sont accessibles directement en ligne sur le site du Rond-Point.

C’est comme coller des timbres à la langue, on se demande combien de temps ça va tenir.


Sandra semble forte, droite. Elle sait où elle va dans les dédales des choses ordinaires. Faire tourner la machine à laver, nourrir le chien. Occuper le temps. Mais dans la vie de Sandra, il y a un homme, Simon. Il passe de temps en temps. Il a sa vie, son quotidien. Ailleurs. Ces deux-là sont comme frère et soeur, ils ont grandi ensemble. Ils n’ont ni le même père ni la même mère. Mais ils ont la même enfance, les mêmes liens comme sacrés d’une fratrie définitive. Et l’amour, entre eux, en eux, a été plus fort que tout. Aujourd’hui tout bascule. Elle, Sandra, dans cette confusion des sentiments et des rôles, va lâcher prise, perdre pied. Mettre un terme à une histoire interminable.
Prix Médicis en 2004 pour La Reine du silence, auteur des Inséparables, du récent Photo-Photo, de chansons pour Juliette Gréco, Maurane ou Eddy Mitchell, la romancière Marie Nimier livre une pièce d’atmosphère envoûtante ; intensité des sentiments à vif, des deuils non résolus, des questionnements suspendus. Comment respirer encore face à l’être aimé auquel il faut renoncer ? Deux comédiens et deux musiciens endossent les figures du passé, du chien, et celles bien présentes de Sandra et Simon. La performeuse Karelle Prugnaud, remarquée pour ses mises en scène des textes d’Eugène Durif au Rond-Point, à la Colline et aux Subsistances de Lyon, organise ici le rite terrible du passage à l’âge adulte. Un espace blanc : un rêve traversé par les couleurs rose bonbon des costumes de gosse. Là, vivent une fée et ses fantômes, une femme dans tous ses états. Sans gravité se déploient un quotidien tragique, des jeux de séduction enfantins, qui virent au drame avec une douceur joyeuse.

DISTRIBUTION

Mise en scène : Karelle Prugnaud
 http://k-prugnaud.blogspot.com/

Avec : Hélène Patarot, Xavier Berlioz, http://xavierberlioz.blogspot.com/

 et Bob X et Fabien Kanou

Création son : Fabien Kanou et Bob X

Création lumières : Blandine Laennec


Scénographie : Fabien Kanou


Son, vidéo et décors : Maximilien Dumesnil


Dessins : Mickael Pecot Kleiner


Costumes : Nina Benslimane

production Bluestuff Productions, avec l’aide à la création dramatique du CNT, avec le soutien du Théâtre du Rond-Point, du Grand T / Nantes, du Théâtre des Pénitents / Montbrison, de la DSN de Dieppe, à paraître aux éditions Actes Sud-Papiers (rentrée 2011) le texte a bénéficié du soutien de l’association Beaumarchais-SACD

16 février 2012

Marie Nimier

marie nimierMarie Nimier a fait ses débuts au théâtre avant de publier une dizaine de romans chez Gallimard qui ont fait l'objet de nombreuses traductions. Certains ont été couronnés, dont notamment le premier, Sirène, récompensé par des Prix de l’Académie française et de la Société des gens de lettres (1985), mais aussi Domino (Prix Printemps du roman 1999), et plus récemment, La Reine du Silence (Prix Médicis 2004) et Les Inséparables.


Elle écrit également pour la jeunesse : Les trois sœurs casseroles, Le monde de Nounouille, Les trompes d’Eustache, La Kangouroute.

http://www.marienimier.com/

16 février 2012

Teaser de La Confusion

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16 février 2012

Bienvenue

Soyer les bienvenues sur le blog de La Confusion.

Karelle Prugnaud est l'invitée de l'émission de Laure Adler de France Inter

Vendredi 2 mars à 23 h.


La Confusion

Mise en scène : Karelle Prugnaud


avec : Hélène Patarot, Xavier Berlioz  http://xavierberlioz.blogspot.com

Bob X et Fabien Kanou

Création son : Fabien Kanou et Bob X

Création lumières : Blandine Laennec

Scénographie : Fabien Kanou


Son, vidéo et décors : Maximilien Dumesnil


Dessins : Mickael Pecot Kleiner


Costumes : Nina Benslimane

Un texte de Marie Nimier produit par Bluestuff Production avec l’aide à la création dramatique du CNT,

avec le soutien du Théâtre du Rond-Point, du Grand T / Nantes, du Théâtre des Pénitents /

Montbrison et de la DSN de Dieppe

 

 

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